Dans le n°143 de L’Aquarium à la Maison, Jérôme Hugues nous présente le genre Betta, qu’on limite bien trop souvent au seul Betta splendens, plus connu sous le nom de Combattant du Siam.
Pourtant, à l’heure actuelle, on dénombre plus de 70 espèces valides dans ce taxon. Les deux dernières à avoir été décrites, en 2013, furent :
- Betta hendra – Schindler & Linke
Cette belle espèce à la livrée bleue et striée est endémique de l’île de Bornéo (Indonésie). Elle fut initialement commercialisée sous les noms commerciaux Betta sp. « Sengalang » et B. sp. « Palangka ». Elle est incluse dans le complexe Betta coccina qui regroupe des espèces de petite taille et de couleur rouge (B. tussyae, par exemple) pour la plupart, mais il y a quelques exceptions, tel B. persephone, plutôt bleu.
- Betta dennisyongi – Tan
Originaire du sud-ouest de Sumatra (Indonésie), l’espèce ressemble fortement à Betta rubra. Elle est d’ailleurs incluse dans le complexe de ce dernier.
Plusieurs Betta spp. sont encore non identifiés. Il faut donc s’attendre à ce que le genre compte dans les prochaines années de nouveaux membres !
Le complexe, une notion simple
Les « complexes » (ou « groupes ») constituent des entités relativement distinctes au sein du genre, lorsque celui-ci héberge de nombreux représentants. Les espèces sont alors rassemblées selon des clés de détermination (taille du poisson, forme des nageoires, du corps, marques sur le corps et/ou au niveau céphalique, couleurs, absence ou présence de bandes longitudinales ou verticales, etc.).
Mais les critères peuvent aussi concerner le mode de reproduction. Ainsi, le genre Betta se distingue par deux modes bien particuliers ! En effet, on retrouve des espèces construisant des nids de bulle (Betta splendens, notamment), mais aussi pratiquant l’incubation buccale (Betta unimaculata, par exemple). Pendant longtemps, on a pensé que certains Betta spp. pouvaient pratiquer simultanément ces deux modes de reproduction (B. brownorum et B. rutilans). Toutefois, il semblerait qu’il s’agisse finalement d’une confusion entre plusieurs espèces d’aspect très similaire ou encore de formes géographiques distinctes.
Un cas particulier, mais pas une exception
À noter que le genre Betta n’est pas le seul chez qui on retrouve deux modes de reproduction distincts. C’est aussi le cas chez les Apistogramma, par exemple, avec quelques membres qui pratiquent l’incubation buccale (A. barlowi, notamment).
Pour en savoir plus sur ces poissons, on recommandera chaudement « Découvrir les Betta » (pp. 14-17, L’Aquarium à la Maison n°143, janvier-février 2021), par Jérôme Hugues, qui présente plusieurs espèces moins connues que l’incontournable B. splendens, et dont on aurait tort de se priver.
Le saviez-vous ? Il existe également une association spécialisée qui regroupe les amoureux des Betta en particulier et des Osphronemidés en général (« poissons à labyrinthe », incluant aussi les genres Colisa, Trichogaster, Macropodus, Trichopsis, Sphaerichthys et autres gouramis, notamment).
C’est la CIL-IBSC :
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